La traversée du parc de la Gatineau

J’arrive à la gare routière interurbaine d’Ottawa ce matin pour rejoindre l’entrée Nord du parc de la Gatineau. A la gare, je vois que mon bus est celui qui dessert des villes pas mal au Nord de l’Ontario. Maniwaki, Grand-Remous pour des correspondances encore plus au Nord, comme Rouyn-Noranda. Cela donne un peu plus de “boréalisme” à mon exploration du jour. Le bus est quasiment vide quand on quitte Gatineau, 10 personnes ont l’air de faire le voyage vers le Nord.

Le long de l’autoroute 5, on ne voit que des forêts. Le parc de la Gatineau est au Sud, mais il n’y a pas moins d’arbres au Nord. Il y a même une carrière, pour rappeler que partout au Canada on exploite les ressources naturelles. Bientôt, l’autoroute se termine. On arrive à Wakefield, là où je descends. Apparemment, les autres vont continuer le long d’une simple route de campagne pour les prochaines heures. C’est le début de l’immensité du Nord du Canada.

Je traverse puis quitte le village de Wakefield, construit autour d’un lac, pour entrer dans le parc de la Gatineau et commencer à suivre le sentier transcanadien, mais seulement pour un moment (je retrouverai le sentier transcanadien en début d’après-midi). Assez vite le bruit de l’autoroute est inaudible. Le chemin est long et à part un groupe de randonneurs que je vois au début, je suis très vite seul jusqu’au début de l’après-midi. La moitié nord du parc semble bien peu fréquentée, même si je m’attendais à ce que ce soit plus sauvage, que les chemins soient moins larges. Je croise un serpent qui s’étale de tout son long en travers du chemin. Après un peu d’hésitation, je le contourne, il semble peu bouger.

le début du chemin sur le sentier transcanadien

Le chemin est assez plat, il y a peu de montée et descentes. Sur la majorité du parcours ce matin, je suis une piste dans la forêt, tombant parfois sur un marécage. Quelques refuges ponctuent aussi le chemin, anciennes résidences secondaires des notables de la région ou résidences pour les trappeurs ou pour l’exploitation du bois. Malheureusement, dans ce parc, les refuges requièrent de remplir les 6 à 10 places, on ne peut pas venir individuellement pour rester la nuit. Aussi, les moustiques sont assez violents et je me retrouve avec pas mal de piqûres.

L’après-midi est plus variée. Je rejoins le sentier transcanadien, que je ne quitterai plus jusqu’à la fin de la journée. Je longe plusieurs lacs étendus, avec de temps en temps un point de vue sur ces lacs calmes entourés par la forêt. Je croise beaucoup de vttistes, quelques randonneurs ou joggeurs.

Une cabane sur le lac Meech

J’en apprends davantage sur le parc, aussi. Apparemment, il fut populaire parmi les notables d’Ottawa pour leur résidence secondaire quand la ville a été choisie pour devenir la capitale du Canada, dans la deuxième moitié du XIXème siècle. Les Premiers Ministres avaient une résidence secondaire au milieu du parc à l’époque. Il y a même les ruines “Carbide Wilson”, du nom d’un chimiste qui s’était construit une retraite ici pour travailler au calme.

A un moment, le consensus fut de préserver l’endroit et sa nature, en limitant la construction de résidences. Cela a fonctionné, le parc est bien préservé, plutôt sauvage, à l’écart de la ville, fréquenté par les cyclistes car à une distance accessible depuis Gatineau ou Ottawa, mais peu de randonneurs. Il reste quelques résidences privées, mais probablement pas plus de 10 ou 20 sur un parc qui s’étend sur 40km de long.

Panorama sur Gatineau

Finalement, je me rapproche du bout du parc, depuis un belvédère je vois Gatineau et ses hauts bâtiments qui s’étend au loin, après la forêt dense du parc. Les pieds qui commencent à souffrir, je rejoins le Cegep (au Québec, il s’agit d’une petite université qui accueille les étudiants des deux premières années après le lycée) où je peux prendre un bus pour Ottawa.

Un raton-laveur timide