Vancouver Island

On traverse le parc Stanley en voiture cette fois-ci pour quitter Vancouver. On se dirige vers Horseshoe bay, point de départ du ferry en direction de Nanaimo, sur l’île de Vancouver. Au passage, on note qu’une part non négligeable des baies nommées en anglais sont soit des “horseshoe bay” soit des “half-moon bay”. C’est vrai qu’une baie a peu de formes différentes possibles, il faut faire preuve d’imagination si on ne veut pas se contenter de la comparer à un fer à cheval ou une demi-lune.

Cette baie offre un paysage sublime. Le fer à cheval est formé par des montagnes qui laissent une vue sur d’autres plans de montagnes, y compris neigeuses, derrière une belle étendue azure.

Depuis la proue du ferry, on voit des îles et la côte, peuplées de maisons parsemées le long de l’eau. Le bateau slalome entre ces terres pour rejoindre le détroit de Géorgie qui sépare le continent et l’île de Vancouver.

L’île de Vancouver est grande, longue de 500km et large probablement d’une centaine. Elle est peu peuplée avec 700 000 habitants. Il y a peu de routes pour rejoindre les différentes villes. Il y en a principalement une sur la côte nord pour desservir toute l’île, la 19. On longe cette côte nord par la route 19A, la version touristique de la grand-route. On traîne un peu sur une des nombreuses plages de galets désertes près de la ville de Qualicum beach donnant sur le détroit de Géorgie. On y aperçoit le continent et ses montagnes.

À Campbell river, plus tard, on trouve une forêt de fougères et arbres très verts, la densité de végétation donne un air de jungle à l’ensemble. La température est douce, le soleil se couche tard et perce à travers la végétation. La balade est agréable et change du reste du Canada, ou il me semble que la végétation est bien moins dense.

On en profite pour apprécier les chutes de l’Orignal dans ce parc.

Avant de se coucher, en plein barbecue, un paquebot passe dans le détroit pas si large à côté de nous. Après vérification il s’agit de la liaison régulière entre Seattle et l’Alaska. Probablement 2 jours de mer dans l’Inside Passage à slalomer parmi les petites îles de la Colombie-Britannique jusqu’à l’état isolé, au début du Grand Nord.

Ce matin le soleil est déjà haut quand on quitte le camping. La nuit à été plutôt chaude, suffisamment pour dormir confortablement. On part pour l’île Quadra. À peine débarqués, on admire la côte ponctuée de chalets et maisons secondaires pour la plupart, parmi la forêt peu dense. Une fine couche de rochers les sépare de l’eau. Ces paysages sont parmi mes préférés au Canada. La densité de maisons ne me paraît pas dévastatrice et le style chalet semble bien s’insérer dans le paysage. J’apprécie beaucoup, et je trouve que ça ressemble à ce qu’on peut trouver au bord des lacs de l’est du pays. Un chalet parmi la nature, donnant sur un lac et la forêt, que demander d’autre?

Une fois à terre on découvre une île plutôt déserte, on croisera seulement une poignée de voitures pendant les quelques heures que l’on y passe, sur l’unique route principale qui relie les différents coins de l’île. Enfin ce que l’on cherchait : je croyais en venant ici trouver une côte isolée, et Campbell River, là où on s’est arrêté pour camper, ressemble plus à une ville de banlieue avec sa zone marchande avec un magasin “superstore” et quelques autres grandes surfaces. L’île Quadra est mignonne, offrant un beau point de vue depuis un phare vers la grosse île de Vancouver et ses sommets enneigés du parc Strathcona et surtout une très belle baie d’Heriot, départ du ferry vers l’île suivante de Cortes. La petite baie abritée accueille un petit port accessible par un ponton en bois, et quelques chalets sont éparpillés le long de la côte.

En redescendant vers Victoria, on fait quelques arrêts, notamment à Cathedral Grove. On doit s’enfoncer un peu dans les terres en direction de Port Alberni, en dehors de la route principale de l’île. Il faut conduire entre deux montagnes abruptes puis dans la forêt dense pour se retrouver entourés de végétation à travers laquelle le soleil peine à percer. Une petite balade nous mène à quelques arbres plutôt impressionnants, larges et vieux.

Avant d’arriver à Victoria on profite du soleil couchant sur la charmante baie de Cowichan protégée du détroit de Géorgie par une île montagneuse. On apprécie la lumière rasante du soleil sur la marina et ses bateaux de plaisance.

Victoria et ses 300 000 habitants est la plus grosse ville de l’île et la capitale de la Colombie-Britannique. C’est une petite ville de brique rouge charmante mais qui ne possède pas tant d’atouts touristiques. En quelques heures, on traverse la ville pour voir le parlement de la province, particulièrement intéressant la nuit car éclairé de milliers d’ampoules et le prestigieux hôtel Empress, là aussi illuminé la nuit, avec plus de goût. Victoria a aussi des maisons flottantes dans son port, ce doit être bien sympa d’y vivre.

Mais un des clous de l’île est la côte sud. Déjà depuis certains parcs de Victoria et encore plus depuis les parcs (notamment celui de French beach) le long de la côte sud on peut voir de très belles et désertes plages de galets bordées par la forêt et une vue, à travers le détroit Juan de Fuca, sur la péninsule Olympia aux États-Unis.