D'un océan à l'autre

De Vancouver, depuis le train, on voit d’abord la skyline, beaucoup d’immeubles sont hauts, pour tasser la population dense.

Mais une fois dans le centre, sur la presqu’île de West End, on sent surtout le côté marin de la ville. L’auberge de nos premiers jours est près de Sunset beach. Et le coucher de soleil sur le bout de terre en face de la plage, avec pour décor l’océan et la plage de sable, c’est beau. Ça change tellement des montagnes au sommet enneigé et à la paroi de forêt dense, des prairies, ou de l’Ontario recouvert de lacs et de forêts. En moins de deux semaines, je suis allé d’un océan à l’autre, de Gaspé à Vancouver, en traversant quelques-uns des paysages canadiens (je n’ai pas vu le grand nord par contre, un jour peut-être).

Vancouver est connue pour figurer en tête des classements des villes les plus agréables à vivre au monde. Et c’est réellement l’impression qui ressort après une journée ici. Le centre de la ville, la presqu’île de West End, est un ensemble de quartiers où il est facile de se balader, à pied ou en vélo. Les pistes cyclables sont un peu partout, il y a des espaces verts et parcs le long de la côte, où le dimanche les familles viennent passer l’après-midi. Il y a surtout le Stanley Park, un parc suffisamment grand pour facilement se sentir au milieu de nulle part dans la forêt dense, abritant des arbres larges et vieux. Et dont les côtes sublimes, plages de sable ou de galets ponctuées de flaques lors de la marée basse, avec en fond les collines du Nord de Vancouver, de l’autre côté du bras de mer, sont parcourues par des centaines ou milliers de cyclistes, coureurs, marcheurs tous les jours.

On y voit aussi les hydravions qui relient Vancouver à l’île de Vancouver ou à d’autres villes côtières, décoller et amerrir sans cesse. Vancouver est aussi une ville agréable à simplement parcourir et vivre, on sent que les habitants sortent. Les quartiers comme la rue Denman, la côte nord de West End jusqu’à Gastown et Gastown elle-même avec ses bâtiments de brique donnent envie de simplement flâner.

On va voir un autre quartier de Vancouver, l’université UBC. Le campus est étendu et constitue une petite ville à l’écart de la grande. C’est l’été certes, mais le campus semble bien vide. Le seul lieu fréquenté est la plage Wreck beach, ou les gens se pressent sous le soleil, y compris les nudistes, bienvenus ici. Cette plage en partie de sable, en partie de galets donne sur l’océan, le vrai, sans Vancouver Nord ni autre obstacle en vue.

Le campus accueille aussi un musée d’anthropologie particulièrement intéressant, essentiellement consacré aux Premières Nations, présentant notamment de nombreux totems utilisés à l’entrée des maisons comme symbole d’identité. Le musée offre une quantité d’oeuvres, faisant même le pari d’ouvrir sa réserve sous la forme d’étagères denses. Et il n’oublie pas de donner la parole à des penseurs des Premières Nations, avec une question posée dans une expo: pourquoi exhume-t-on des objets disposés là par des populations pour les exposer dans des musées ? Sont exposés des objets de notre quotidien comme une canette de coca ou des clés, on se demande à quoi rime le principe du musée, comment notre civilisation vénère l’histoire et la recherche de l’explication de toute chose, quitte à attenter à la culture, aux traditions, seulement pour collectionner toute trace de civilisation.

Pour terminer notre visite de la ville, on se balade un peu sur l’île de Granville, tel un village de carton-pâte pour les touristes. Le marché est mignon et la bière, distribuée dans tout le pays, est bonne. On va quitter Vancouver pour découvrir tout ce que la Colombie-Britannique a à offrir, la côte océanique, le désert, les montagnes. Comme le slogan le dit, on part découvrir la “Super natural British Columbia”.