la vallée des vendanges

On fait un passage rapide dans la vallée de l’Okanagan, sur notre route entre Vancouver et les Rocheuses. La vallée de l’Okanagan est connue de tout le Canada pour être le verger du pays. Aussi populaire que les vendanges en France, en été les jeunes canadiens viennent peupler la vallée pour cueillir cerises, pommes, pêches ou raisins. Il y a beaucoup de vin produit ici, même s’il se trouve peu dans l’est du pays.

En sortant de Vancouver, la route vers l’est se dirige vers les montagnes, que l’on voit comme un mur au bout de la plaine. On longe ensuite une vallée boisée avant de ressentir assez vite un changement d’ambiance. Les forêts vertes denses tapissant les montagnes laissent place à des arbres ponctuant les parois de collines, parmi un paysage aride et rocailleux. On longe le lit rocheux d’une rivière où l’on aperçoit des kayaks ou des baigneurs avec leurs grosses bouées. Les tentes plantées au bord des falaises surplombant la rivière font rêver d’un beau week-end qui s’annonce.

Les températures sont à l’image de ces paysages arides. Dans notre voiture climatisée, on note 41 degrés au maximum à l’extérieur. On nous avait promis le désert après le décor de jungle verte de l’île de Vancouver, on n’est pas déçu. Chaque sortie de la voiture est difficile, il fait un temps très lourd.

On arrive sur le fameux lac Okanagan. La vue est splendide sur l’immensité du décor. De tout côté le lac est cerné de collines. D’un côté par la verdure des vergers et vignes sur les côteaux, de l’autre par le brun de l’aridité poussiéreuse.

On profite du temps pour se baigner dans le lac avant un barbecue avec s’mores au camping du parc provincial local. On découvre le camping à la nord-américaine, avec pick-up pour transporter à peu près le contenu de leur maison, le groupe électrogène pour faire tourner le tout, et environ deux tentes plus un abri pour la cuisine. J’exagère, ça ne concerne pas tout le monde, mais les extrêmes sont comme ça (mais beaucoup ont une tente pour la cuisine).

On termine la soirée à regarder les canards barboter dans l’eau et quelques petits bateaux rentrer au port.

Après la nuit tombée, je me hisse sur un promontoire rocheux au-dessus du campement, d’où on voit le ciel peu nuageux et le lac éclairé légèrement par la lune. Je vois quelques points lumineux de l’autre côté du lac. Il n’y a aucun bruit, le silence est presque effrayant. On peut s’attendre à sursauter au moindre bruissement de feuille, de peur qu’il annonce un ours ou simplement un serpent. Après quelques photos du ciel un peu étoilé je redescends me coucher. Demain on quitte le temps caniculaire et aride de l’Okanagan pour la fraîcheur des Rocheuses.